Les Olympiques de Rio de Janeiro
Le projet
source : www.aecom.com
Le parc olympique de Barra da Tijuca
Après 2 ans de compétition entre pas moins de 60 cabinets d’architectes de 18 nationalité, c’est l’agence AECOM qui remporte le projet de la construction du parc olympique dans le quartier de Barra de Tijuca.
Cette mission comporte :
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La planification à l’échelle du village olympique : schéma directeur
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La conception architecturale préliminaire des infrastructures sportives
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L’aménagement paysager des espaces extérieurs
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L’ingénierie
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La conception de la stratégie de transport pour relier les sites
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La gestion du projet et la maintenance du site
Le site de 120 hectares donne une possibilité d’implantation de 10 disciplines olympiques (basketball, judo, handball, hockey, tennis, cyclisme, natation, gymnastique, etc) et 11 disciplines paralympiques paralympiques (basketball sur fauteuil roulant, rugby sur fauteuil roulant, judo, etc), ce qui en fait le plus grand et le plus complet des 4 sites olympiques des J.O., devant Deodoro au nord de la ville, Maracana et Copacabana à l’est.
Le périmètre défini pour l’installation des infrastructures est situé sur une ancienne piste de Formule 1. Le parc olympique est situé sur une péninsule triangulaire bordée par la Lagoa au sud. Au nord, perchée sur les montagnes, la forêt tropicale d’Atlantica donne tout son sens au projet, qui s’intègre dans une démarche de développement durable. Le plan directeur inclue également la transition du mode des jeux à celui d’héritage Olympique, en mettant l’accent sur la restauration écologique de la Lagoa, la perméabilité, l’accessibilité et l’interconnexion des futures installations sportives et non-sportives par des espaces publics.
La firme aurait gagné principalement en raison de la grande attention qui fut portée à l'héritage à long terme du site olympique. En effet, l'équipe propose un projet en 3 phases différentes :
1. La phase des Jeux (2016)
2. La phase de transformation (2018)
3. L'héritage des Jeux (2030)
Cette dernière étape est particulièrement intéressante puisqu'elle propose l'aménagement d'un grand parc linéaire luxuriant pour les quartiers environnants, une densification de la parcelle par des logements abordables ainsi que la réutilisation des infrastructures construites pour les jeux olympiques en centres sportifs publics pour les résidents du quartier.
Le projet se démarque également par son concept simple mais fort d'un grand axe piéton de 40 mètres de large traversant l'entièreté du site, permettant de créer un signal important et de desservir efficacement les bâtiments olympiques de chaque côté. Cette promenade sinueuse symbolise le ruissellement des eaux des montagnes au nord vers le lac de Jacarepagua au sud. Elle relie l’entrée du parc olympique au nord à la péninsule au sud du site, qui peut accueillir jusqu'à 12000 personnes. Les enceintes sportives, quant-à-elles, se greffent sur cette « Via Olimpica » ; on peut y trouver le stade de football et de rugby ainsi que les arénas pour le basketball, le handball, le volleyball, etc.
La firme AECOM avait également gagné le concours pour l'aménagement des derniers jeux olympiques à Londres, qui fût un franc succès, ce qui leur a donc probablement donné une longueur d'avance par rapport aux autres concurrents.
Dans Sustainable Olympic Design and Urban Development, les auteurs Adrian Pitts et Hanwen Liao relèvent 6 modèles types d'organisation urbaine des jeux olympiques à travers les époques. Chaque organisation comporte ses avantages et ses désavantages.
Décentralisé
Les lieux olympiques sont dispersés sur une grande zone sans réelle hiérarchie d'importance avec peu ou aucunes agglomérations. Cette organisation ne comprend pas vraiment de zone olympique principale. Les installations étant toutes dispersées, elles ont très peu d'impact sur le tissu urbain et les systèmes de transport. Cette configuration permet une meilleure accessibilité aux jeux olympiques pour les habitant puisque que les installations sont situées un peu partout dans la ville. Ce modèle nécessite moins d'intervention sur le site existant, il est donc plus facile à implanter, moins sensible aux critiques et moins coûteux.
Agglomération urbaine
Cette configuration comprend une zone centrale où plusieurs installations sont concentrées, et autour de laquelle quelques autres installations sont dispersées. Elle requiert généralement une intervention majeure sur le site et peut engendrer une revitalisation de la ville, mais aussi des dépenses importantes et des désagréments pour les citoyens (par exemple des expropriations ou des travaux majeurs perturbants). Cette organisation centralisée permet le déplacement facile des athlètes et des visiteurs et peut nécessiter le développement des infrastructures de transports menant au site principal. Les Olympiques de Montréal en 1967 dont un exemple de modèle en agglomération urbaine.
Agglomérations multiples urbaine
Ce modèle est celui utilisé dans le cas du projet de Rio de Janeiro. Il est semblable au précédent mais comporte pour sa part plusieurs zones principales de moyenne importance au lieu d'une seule grande zone. L'avantage de ce modèle est qu'il permet à plusieurs secteurs de se développer, et également de développer les infrastructures de transport qui les relient. Le fait d'intervenir sur différents lieux de taille modéré peut également faciliter l'approvisionnement local, diminuer les expropriations et diminuer le risque d'opposition des citoyens envers le projet de développement.
Agglomérations périurbaines
Dans ce modèle, on retrouve une ou plusieurs zones olympiques principales situées en périphérie des centres urbains. Cette configuration permet une construction à large échelle puisqu'elle s'implante dans des zones moins denses de la ville. Elle peut engendrer le développement de nouveaux quartiers et de nouvelles infrastructures de transport permettant de desservir ce ou ces nouveaux centres, ce qui peut avoir tendance à créer des «transit-orientated urban form».
Agglomération satellite
Cette forme fut adoptée une seule fois par Atlanta aux jeux de 1996. Elle consiste en un centre olympique très éloignée du centre urbain et de quelques petites agglomérations ou installations dispersées à travers le centre métropolitain. Ce modèle a très peu d'impact sur la région métropolitaine, mais plus sur la zone éloignée développée. L'agglomération satellite engendre habituellement le développement de la zone olympique éloignée et des infrastructures de transports pour s'y rendre. Par contre, il devient peu pratique pour les athlètes et les spectateurs de se rendre sur les lieux.
Agglomération rurale
Ce dernier modèle présente une zone olympique centrale située entre deux centre-villes, avec des installations secondaires dispersées dans les 2 centre-villes en question. Cette configuration a peu d'impact sur les villes et peut créer une nouvelle forme urbaine polycentrique, et peut également engendrer un étalement urbain entre les deux métropoles.